samedi 24 mars 2012
lundi 19 mars 2012

LE GRAND CHANTIER
Mythologie de la naissance du monde
Texte, mise en scène et jeu : Jacques
Bourgaux
Scénographie et lumières: Natacha Markoff
Collaboration artistique : Agnès Limbos
06 81 99 81 61
Remerciements
à la Cie Gare Centrale (Bruxelles), à Bernard Mathonnat et la commune de
Gonesse, à Agnès Desfosses et son équipe d’ACTA (Villiers-le-Bel)
Les sources
Ovide
évidemment, fascinant conteur.
Hésiode
pour la saga des Titans.
Anaxagore
de Clazomènes, ancêtre des astro-physiciens.
Thomas
Corneille (le petit frère de Pierre) qui a eu la curieuse idée de mettre
en alexandrins les
Métamorphoses
d’Ovide, nous donnant ainsi la matière pour un «tragédien»
illuminé, grotesque et grandiloquent, mais qui pose de vraies questions,
personnage central de notre pièce.
"Avant que soient formés les Terres et les Mers,
Le Ciel qui les entoure et le vaste Univers,
La Nature confuse offrait un seul aspect :
Une Masse indigeste, un corps informe, épais…"
Une Masse indigeste, un corps informe, épais…"
Le propos
Qui n’a pas entendu parler de travail
titanesque, d’entreprise prométhéenne, de situation chaotique… ?
Ces histoires transmises de siècle en siècle nous parlent, nous inspirent et nous passionnent
encore aujourd’hui. On comprend vite pourquoi. D’abord elles ont acquis avec le
temps une richesse de narration sans égal. Ensuite elles sont une mine de
références communes à tous, même si le plus souvent inconscientes. Enfin elles
touchent «viscéralement» à des questions qui se posent dès
l’enfance et qui vivent qu’on le veuille ou non, obscurément ou non, au fond de
chacun.
«D’où je viens, où je vais, et
pourquoi je dois mourir ? Ce serait quand même mieux d’être immortels
comme les dieux, non?! Sans compter les catastrophes, les massacres, les
guerres, l’épuisement de la terre, meurtrie, éperdue… Est-ce la fin des
haricots?!!! Et comment ça peut tenir tout seul en l’air ce grand manège
des planètes et des étoiles?»
Ces
questions, pour les poser sans en avoir l’air et puisqu’elles sont là au fond
de nous depuis la plus tendre enfance, voici quelques histoires qui racontent
la naissance difficile et les premiers pas du monde. Dans ces histoires, de
gigantesques doubles de nous-mêmes s’agitent et semblent se moquer de nous…
Les dieux s’amusent ? Amusons-nous
d’eux, en lutte contre ou avec les éléments, les forces de la nature.
De cet «héritage», nous
avons fait un spectacle de proximité, un spectacle où le public prend plaisir à
retrouver des morceaux de ces histoires enfouies et à réveiller cette part de
lui-même.

Scénario
Frappé par la foudre sur son chantier,
l’ouvrier de service se sent investi de la mission de transmettre au public la
saga du monde et des dieux dans la forme qui lui sied, c’est-à-dire en
alexandrins. C’est donc un « tragédien » grotesque et grandiloquent
mais inspiré qui raconte…
Premier Tableau: Le Chaos…
Deuxième Tableau : Les amours du
Ciel et de la Terre (et première catastrophe : il faut châtrer le Ciel
pour que la Terre puisse respirer !).
Troisième Tableau : Naissance des
Titans, dont le chef est Saturne. Ils organisent le monde : Ciel en haut,
Terre en bas, Enfers tout au fond, etc… Bref : mise en place du décor.
Quatrième Tableau : Cerise sur le
gâteau, voici l’Homme. C’est l’Age d’Or.
Cinquième Tableau : Saturne a un
problème, il est parano et avale ses enfants pour ne rien avoir à partager avec
eux… et ne pas subir le sort de son propre père…
Sixième Tableau : Jupiter est
sauvé de l’avalement, revient châtier son père et libère ses frères et sœurs
les dieux.
Septième Tableau : Septième Ciel pour
les dieux. Ils se partagent le monde et savourent le joli printemps permanent.
Huitième Tableau : Jupiter divise
l’année en saisons, il y aura donc désormais un hiver et il faudra bien s’y
faire. Mais l’homme ne s’y fait pas et c’est la dégringolade.
Neuvième Tableau : Jupiter décide
d’anéantir par un Déluge la race des humains, qu’il estime ratée.
Dixième Tableau : Deux humains
survivent malgré tout et une nouvelle humanité naît par eux.
Au travers de cette trame viennent se glisser les commentaires étonnés de notre « tragédien » décalé : dans l’histoire du monde, l’objectif visé est rarement celui qui est atteint… mais n’est-ce pas en ratant que l’on crée ?
"Car celui qu’on sauva, qu’on emmena au loin,
Celui qu’on chouchouta, dont on prit si grand soin,
Ce précieux nouveau-né, des Nymphes le chéri,
Qui au bon lait de chèvre et au miel fut nourri,
Oui ce nouveau dieu-là… c’est ? c’est ? le dieu qui tonne,
Qui frappe, qui foudroie : Jupiter en personne !"
Mise en
scène et Scénographie
La mise en scène et la scénographie du
GRAND CHANTIER s’appuient en partie sur le théâtre d’objet. Le théâtre d’objet permet de casser les échelles de
valeur, de passer sans cesse du grand au petit, de l’acteur à l’objet. Comme au
cinéma, on utilise le zoom, le travelling, le plan large ou le plan serré.
Dans la mythologie les dieux créent,
détruisent, manipulent, transforment les matières, les êtres et les choses. De
même l’acteur sera le créateur et l’auteur de son univers.
Pour LE GRAND CHANTIER nous avons pris
comme lieu de départ un chantier, puisqu’on est en pleine construction, et
comme objets de base un jeu de grandes bâches. Elles sont notre matière à
transformations, elles se «métamorphosent» tout au long du
spectacle, tantôt terre, ciel, chaos, mer, toge, montagne… faisant apparaître
l’acteur au milieu de sa création, comme un Titan manipulant la matière.
Et un banal chantier devient un lieu
chargé de toute l’histoire du monde par la magie de la Foudre de Jupiter…
"L’eau
vient à bout de tout. Même les Hirondelles,
"Il lui fit
recracher ceux qu’il avait mangé
Mais qui étaient
restés bien vivants tout entiers."
"Pour la première fois on traça des frontières…
Pour la première fois on sectionna la Terre."
"Et là, qui le croirait, ces pierres en tombant
Deviennent lentement autant d’êtres vivants !!!"
L’équipe
JACQUES BOURGAUX : Écriture, mise en scène et jeu
Jacques
Bourgaux allie depuis plus de 40 ans une formation classique (Conservatoire
Royal de Bruxelles) avec la pratique du mouvement (École Internationale Jacques
Lecoq).
On
l’a vu dernièrement jouer le Roi dans « Le Roi se Meurt » de Ionesco, ou le Professeur dans « Cœur
de Chien » de
Boulgakov et il tourne depuis plusieurs années en solo avec son « Don
Quixotte » (Festivals
de Séoul et de l’Union des Théâtres Européens).
NATACHA MARKOFF : Scénographie et lumières
Diplômée
de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris et de l’Institut
Stroganoff à Moscou, Natacha Markoff a signé les décors de nombreux sectacles
(conception, réalisation partielle ou totale du décor, des accessoires,
peintures...) au Théâtre du Rond-Point, au Théâtre du Gymnase, au Théâtre du Lucernaire,
au Ciné 13 Théâtre, au Théâtre Daniel Sorano, au Théâtre Michel…
AGNES
LIMBOS : Collaboration artistique
Formée
à l’École Lecoq, Agnès Limbos est spécialiste du théâtre d’objet. Elle dirige
depuis 1984 la Compagnie Gare Centrale. Elle organise des festivals
internationaux, des stages et des laboratoires de recherche sur le théâtre
d’objet. Ses créations sont toujours à l’affiche et en tournées de par le
monde, dernièrement « Troubles… » et « Conversation avec un
Jeune Homme ».
Techniquement
GENERALITES:
Durée
du spectacle : 50 minutes environ.
Tout
public à partir de 8 ans.
Espace
de jeu:
ouverture
minimum souhaitée : 5m
hauteur minimum
souhaitée : 3m 50
Jauge
public: entre 100 et 200 spectateurs en gradin.
LUMIERES
en version normale:
Ambiances
de base:
Face :
6 PC 1000W avec porte-gélatines et volets
Contres :
4 PAR 650 avec porte-gélatines
Effets
spécifiques:
1
PAR 650 en Douche
1
Découpe 1000W en Douche
1
Découpe 1000W avec Couteaux en Face
3
Quartz 5OO au sol
Jeu
d’orgue 12 circuits minimum (2 préparations ou ordinateur).
Le
plan technique est redessiné à partir d’un plan du lieu.
SON:
Amplification
habituelle de la salle.
Lecteur
CD.
ACCESSOIRES
à fournir sur place si possible:
Une
échelle métallique qui jouera pendant le spectacle.
Une
brouette de chantier qui jouera pendant le spectacle.
TEMPS
DE MONTAGE:
2
services de 3 heures. Avec les techniciens du lieu.
Note :
LE GRAND CHANTIER est conçu pour tourner et s'adapter à des lieux très divers.
Dans le cas d’un lieu non théâtral il faudra néanmoins pouvoir faire le noir,
avoir une bonne acoustique et un sol de scène bien visible de tous les
spectateurs, et y installer une régie temporaire lumières et son.
Ne trouvent plus d’endroit où reposer leurs
ailes."
Dossier pédagogique
(descriptif d’un projet d’atelier “Mythologie” en prolongement ou en amont du spectacle LE GRAND CHANTIER).
Je construis généralement mes ateliers autour d’un texte en accord avec l’équipe pédagogique.
Bien que ce ne soit pas une obligation, l’atelier fait le plus souvent écho au spectacle.
Le thème des Mythologies par exemple a été et est l’occasion d’un travail en connivence avec les enseignants.
Les histoires mythologiques sont un thème particulièrement riche pour l’enfant et l’adolescent car elles mettent en scène les grands éléments, les forces de la nature, la vie des origines…
Dieux, déesses, demi-dieux, héros, divins bâtards, nymphes… leurs histoires, qui se transmettent de génération en génération depuis la nuit des temps, posent les questions du comment et du pourquoi dans un monde qui évolue et se transforme de plus en plus vite.
Elles sont le terrain idéal pour sensibiliser par le jeu les participants à certaines notions théâtrales qui sont à la base de notre travail:
- donner-recevoir
- être attentif et réactif (pratique du regard circulaire ou périphérique)
- place et « poids » de son corps dans l’espace
- « poids » du regard dans l’espace
- bulle corporelle, regroupement, densité, éclosion, dispersion.
- la respiration et la voix dans l’espace
- les transformations de base par identification aux éléments : le vent, le feu, l’eau, la terre
- le « chœur théâtral » et l’équilibre du plateau
- les personnages et la narration
- le texte comme véhicule d’intention
Par la pratique de jeux basés sur ces notions chacun prend conscience de sa place dans le groupe et ainsi se construit.
Mouvements, gestes, onomatopées, bruitages, jeux de voix, jeux avec les objets, mots, rythmes et jeux avec l’espace : l’idée est de développer chez l’enfant et l’adolescent un engagement du corps entier, d’impliquer tous les participants dans des jeux où la parole et le texte viennent comme un geste parmi les gestes.
Ces histoires qui nous inspirent deviennent comme une matière à refaçonner pour se l’approprier, un peu comme une langue étrangère qui nous étonne, nous impressionne, nous émerveille, et qu’on ne peut apprivoiser que par l’action.
Inscription à :
Articles (Atom)